NOM ET PRÉNOMS Forsworth, Maxwell Crowley ; DATE DE NAISSANCE le 26 septembre 1983 (30 ans) ; LIEU DE NAISSANCE Kailua Kona, Hawaii. ; ORIENTATION SEXUELLE Hétérosexuel ; SITUATION PERSONNELLE Il a été marié, mais cela lui semble bien lointain aujourd'hui. ; ÉTUDES/MÉTIER ambulancier ; GROUPE Just want to live - no more, no less. ; CÉLÉBRITÉ Paul Wesley ; CRÉDIT SIGN' tumblr.

YOUR LIFE'S CODE La liberté. Il n'est même plus sûr de savoir ce que ce mot signifie depuis la mort de sa soeur. Il n'a plus de sens, ce n'est qu'un vague assemblage de lettres. On n'est jamais libre, jamais, surtout quand ce qu'on essaie de fuir n'est autre que soi-même. La liberté n'est qu'une substance abstraite que l'homme tend devant son faciès affamé comme un appât, il court désespérément après, sa vie durant, sans comprendre que cette grande salope aime l'amour des hommes et qu'elle ne se laissera jamais prendre. Maxwell, il a cessé de courir. Pire que de marcher, il recule. Il est prisonnier, chaque heure de chaque jour, pas entre des murs de pierre mais dans cette paroi de chair qu'il voudrait rompre, déchirer, mais on n'échappe pas à ses propres démons. La conscience est le pire des tourments. L'enfer des vivants. Alors qu'on ne lui parle pas de liberté, parce qu'il a pris à perpétuité. Hanté jusqu'à sa mort et, qui sait, peut-être même après. Les autorités. Une autre belle illusion. Où étaient-elles quand sa petite soeur a été tuée ? Où étaient-elles quand il fallait retrouver son meurtrier ? Elles regardaient ailleurs. Parce qu'on ne s'intéresse pas à la mort d'une gamine paumée, on se fout bien de ces enfants de pauvres qui n'ont pas d'avenir. Et ça ferme les yeux, et ça baisse le regard, ça se corrompt pour quelques poignées de dollars. Crowley méprise toute forme d'autorité, toute forme de justice, parce qu'il sait très bien que ça n'existe pas. Une insigne ne rend pas un homme plus honnête. Parce que ces ordures ont préféré laisser vivre dans son opulence un fils de riche que de l'enfermer pour ce qu'il a fait. Parce qu'il a fallu que ce meurtrier se retrouve dans l'ambulance de Max pour qu'il en devienne un à son tour, y perdant son âme. Aucune justice. Et la vengeance a toujours un prix.

LOSE YOURSELF « I may be on the side of the angels... but don't think for one second that I am one of them. »

PSEUDO Sevenways, dearies ; AGE Deux décennies les amis. ; OU AS TU CONNU LE FORUM ? Suivez-mon regard (yeux posés sur Emma) ; UNE REMARQUE ? BY WHAT RIGHT DOES THE WOLF JUDGE THE LION ; CONNEXION 5/7.

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◘ Paul Wesley [color=red]••[/color]  Maxwell Forsworth

Tu ouvres les yeux sur le monde, tu n'es encore qu'un enfant, mais la fatalité n'épargne pas les innocents, ils sont sa cible favorite. Tu regardes le dos de ton père s'éloigner, sa silhouette diminue considérablement alors qu'il tourne au coin de la rue pour disparaître à jamais. Tu entends les pleurs de ta mère au rez-de-chaussée, tu as cinq ans et te voilà presque orphelin, tu deviens l'homme de la famille, ta petite sœur a la chance d'être trop petite, elle ne se souviendra pas de ce départ et des éclats de voix, des hurlements de détresse d'une femme venant de perdre le seul amour de sa vie. Toi, tu te souviendras de chaque détail, tu ne seras jamais sevré de la force destructrice de l'amour sur les gens, tu ne comprends pas encore, mais la vie te donnera cette leçon quand tu t'y attendras le moins. Une trainée transparente coule sur ta joue, ça fait mal de perdre quelqu'un qu'on aime, plus encore quand il s'agit d'un abandon. Tu descends du rebord de la fenêtre, tu en as assez de fixer la chaussée comme s'il y avait un espoir qu'il revienne. Ta mère te regarde sans vraiment te voir, elle essaie de sourire, de souffler des paroles de soutien mais c'est elle qui a besoin qu'on la soutienne, tu t'avances et entoure sa taille de tes bras, tu as cinq ans et tu consoles ta génitrice, mais que peux-tu faire d'autre si ce n'est la serrer contre toi, s'accrocher à elle comme tu aurais du agripper ton paternel pour qu'il ne parte pas. Tu as peur, tu as peur parce que tu crains qu'elle ne s'en aille elle aussi, tu ne veux pas être seul, tu ne veux pas rester seul avec ce petit morceau de vie qu'est encore Maia. Elle reste un moment les bras ballants, incapable de vraiment saisir l'instant déterminant que vous êtes entrain de vivre. Puis, dans un geste qui te redonne espoir elle s'agenouille et pose ses paumes sur tes joues trempées, elle caresse ton visage d'enfant, tes cheveux encore trop long parce que tu as préféré la plage au coiffeur, elle te sourit, elle te murmure que tout ira bien. « On peut vivre sans lui Max, on n'a pas besoin de lui tant qu'on est tous les trois. » Tu acquiesces parce que ta voix est étouffée par tes sanglots, elle reprend son rôle de mère, avec brio, tu la crois, tu essuies tes larmes d'un revers de main rageur et tu lui fais ton plus beau sourire. L'air qui parvient par la porte entrouverte apporte un parfum nouveau, signe précurseur des changements à venir.

Tu as encore raté l'école. Encore une fois tu te feras réprimander mais tu t'en fiches, tu ne veux pas perdre ton temps prisonnier entre des murs, tu as besoin d'oxygène, c'est de grand air dont tu as besoin, tu ne finiras pas fonctionnaire et tu ne feras pas d'études universitaires non plus, tu sais déjà que tu vas vivre de plein air. Les rues de Kailua Kona sont un territoire que tu connais par cœur, les alentours n'ont aucun secret pour toi, chaque arbre, chaque chemin. Tu files jusqu'à la plage, ta planche sous le bras, c'est le vieux Bud qui tu l'as offerte, le vieux Bud a un magasin sur la plage, tu l'aides de temps à autres et lui te files des secrets comme seuls les ancêtres savent les donner. C'est un peu comme ton père de substitution et tu es un peu le fils qu'il n'a jamais eu. Il a fait le Vietnam le vieux Bud, il a des cicatrices qui racontent son histoire et toi tu aimes boire ses récits, tu restes des heures à l'écouter débiter ses flots de paroles. Tu le sais bien, qu'il en rajoute parfois, mais ça aussi tu n'en as rien à faire. Quand tu atteins tes dix-huit ans, tu es déjà employé depuis deux ans, et tu as lâché l'école depuis quatre. Tu ne t'en es pas trop mal sorti sans paternel. Tout le monde te connait dans le coin, tu es le genre de mecs que tout le monde aime bien, tu souris tout le temps, tu as le cœur sur la main et puis tu es devenu beau, tu as gagné les faveurs de ses dames non seulement par ton physique mais parce que tu as tout de l'homme idéal. Tu es proche de ta mère, elle a été formidable, tu l'as entendu pleurer pendant des nuits interminables mais jamais elle n'a rejeté la faute sur toi ou sur Maia, elle s'est battue pour que vous soyez une famille, pour que vous le restiez après la fuite lâche d'un homme qui n'avait du père que l’appellation. Ta petit sœur est ta meilleure amie, même si elle grogne parfois d'être toujours « la petite sœur de », elle sait que tu es la figure masculine dont elle n'a jamais manqué, le grand frère trop protecteur que tu ne te lasseras jamais d'être.

Son souffle vient caresser la peau de ton cou, tu la regardes, elle est endormie, tu la trouves si belle dans cette lumière matinale. Tes yeux bruns se baladent sur son visage clair, tu aimes la regarder dormir, tu fais ça chaque matin depuis que tu l'as rencontrée et tu t'en régales chaque fois avec autant de plaisir. La douceur de ses traits te transportent, tu souris alors qu'elle frissonne, tu ramènes le drap sur ses épaules. Ton geste, tendre, la réveille, elle ouvre ses grands yeux bleus et vient t'embrasser. Ta main s'aventure sur ses hanches, tu passes doucement ta paume sur son ventre , tu essaies d'imaginer le petit être qui y grandi depuis déjà six mois. Le bonheur est caché dans ses instants, il n'est pas constant, mais dans l'intimité de ce réveil, tu te sens heureux, plus que jamais, parce que tu es marié depuis quelques mois à la femme que tu aimes et qu'elle attend votre enfant. C'est beau l'amour, ça transporte, tu n'avais que la vision d'un couple qui se déchire, le souvenir de ton père qui tourne le dos à ta mère mais dans les bras de Constance, l'amour n'a aucune borne, quelques cris, des disputes ridicules, mais dans l'ensemble, c'est une succession de moments comme celui-ci. Tu avais peur de l'amour parce que tu ne voulais pas finir comme ta mère, à sangloter sur un parquet usé, à observer la porte de l'entée dans l'espoir vain d'un retour improbable. Tu quittes le lit à regrets mais tu te consoles en te disant que tu vas voir ta petite fille sur l'échographie, et soudain tu trépignes, tu partages une douche avec elle, échange de baisers, des rires résonnent, tu ne croyais pas que la vie pouvait avoir un goût aussi savoureux. Vous prenez la direction du centre-ville, vous débattez encore sur le prénom, elle veut l'appeler Teddy, tu veux quelque chose de plus féminin, elle te charrie, toi te regardes ses yeux étincelants de rire et de ce quelque chose sur lequel tu ne peux pas mettre de mots, tu espères que ta fille aura le regard de sa mère. Tu ne vois pas la voiture qui néglige la priorité, le feu passe au vert alors tu lâches l'embrayage, le choc est vif, inattendu, stupéfiant par sa rapidité et l'intensité de la douleur qui te transperce. Tu sens tes os se briser, tu entends un cri, ta tête frappe le bitume, ton propre sang obstrue ta respiration, tu tousses mais tes côtés cassées te font presque t'évanouir, tu ne penses qu'à Constance alors que l'hémoglobine s'infiltre dans ta gorge et que tu es incapable d'hurler son prénom. La carcasse de la voiture est à quelques mètres de toi, tu essaies de lutter contre l'inconscience mais ton corps t'entraîne vers le fond, il éclate ta présence mentale pour atténuer sa propre douleur. Ta détresse te transcende, tes lèvres couvertes de sang épelle son prénom, tu pleures, des larmes de rage et de peur ravage ton visage déjà contusionné, tu ne peux pas bouger, tu es totalement impuissant, étendu dans cette flaque écarlate, tu pries, tu ne crois pas en Dieu mais ton regard est planté dans l'immensité du ciel, tu ne peux faire que ça, attendre en priant, défiant Dieu de briser à nouveau ta famille.


Quand les gens te parlent tu as toujours une cigarette entre les dents, tu acquiesces, tu ne parles plus autant qu'avant, tu es moins avenant, tu as perdu cette lueur de sympathie qui émanait de ton être. Leur mort a jeté une ombre sur ton âme, ça te coupe le souffle de te remémorer son sourire, t'as les larmes aux yeux quand tu penses à ce que ta vie aurait pu être. Tu ne travailles plus, l'argent que tu avais es passé dans l'alcool, tu bois pour passer le temps, tu bois pour oublier, tu bois pour atténuer la douleur, tu bois pour boire. Tu t'envoies en l'air avec des inconnues, ça se résume à l'acte, ça te garde des sentiments. Tu as quitté ton île, tu ne supportais les souvenirs qui te croisaient à chaque coin de rue. Tu es orphelin de Constance, de la vie que tu aurais pu, que tu aurais du avoir. Fauché en plein rêve, ramené sur terre avec une violence inouïe. Tu écumes les bars, tu tais ton histoire parce que tu ne supportes plus la pitié. Tu es coupable, tu te considères coupable, tu penses que tu n'avais aucune raison de survivre. Qui es-tu ? qu'on te lance entre deux shots de téquila. Rien de plus qu'une ombre. On fronce les sourcils et on te tourne le dos. Tu as mal, l'impression qu'on arrache des parties de ton être. Dans la pénombre d'une boîte de nuit, assis seul dans le fond de la pièce tu entends les échos d'une musique trop forte, pourtant elle te paraît lointaine, tu regardes ton alliance, tu ne l'as jamais quittée, tu n'as pas le courage de tourner la page, tu n'as plus que ton passé à vivre. Tu songes à tout ce que tu aurais pu avoir, au bonheur que cela aurait pu être d'être père. Tu finis par te lever pour rentrer chez toi. Un chez-toi dénaturé, il n'y a rien ici qui te corresponde, juste quelques photos étalées sur une table basse, des instantanées d'une époque révolue. Il est sept heures du matin, tu n'as pas dormi depuis 60 heures, tu erres, un vrai fantôme, tu te demandes pourquoi tu n'es pas mort avec elles, tu te poses des questions sans réponses. Le répondeur clignote, un message, la voix de ta soeur résonne dans la pièce. « Max ? C'est Maia, décroche s'il te plait. Ça fait des semaines que j'essaie de te joindre, je m'inquiète tu sais. Le vieux Bud est mort, je sais que tu l'aimais beaucoup, je pense que se serait bien que tu rentres, au moins pour son enterrement, il te considérait comme ton fils et puis... et puis ça ferait du bien à maman de te voir. Les obsèques ont lieu après-demain, j'espère que je te verrais là-bas. Je t'aime Max. » bip bip bip. Tu restes quelques secondes immobile. Tu sais que tu dois y retourner, tu as besoin d'y retourner. Tu te diriges vers la salle de bain, espérant reprendre tes esprits avant de filer à l'aéroport. Tu ne veux pas te laisser le temps de réfléchir. Face au miroir, les cheveux dégoulinant, les traits tirés, tu observes ton reflet avec une once de dégoût, contemplant avec une admiration malsaine tes cernes déjà bien dessinées, cette légère cicatrice, presque invisible, à la tempe droite que tu effleures du bout des doigts avant de frôler ton cou puis ta nuque où, à défaut de la voir, tu sens une autre balafre, bien plus profonde, qui nait sous ton oreille et va mourir sur l'une de tes omoplates. Ta respiration est calme, étrangement calme, et ton observation continue encore quelques instants sur ton torse abîmé, meurtri, sur ton bras porteur des stigmates et des souvenirs de la catastrophe.

Tu as pris le premier vol, tu arrives à Hawaii le lendemain. Tes pas te conduisent sur la plage, tu t'y assois, les heures sans sommeil s'accumulent, tu fixes l'océan, terrain de jeu de ton enfance, le sable file entre tes doigts, comme la vie que tu as mené jusqu'ici, tout n'a toujours fait que t'échapper. Soudain tu réalises que le temps, à l'instar de ces grains de rien, continue de s'écouler malgré la peine, ça fait presque deux ans que tu te balades en simple spectateur de ton existence, que tu te regardes couler, que tu te persuades de ta responsabilité dans l'accident. Tu te surprends à regarder l'aurore puis l'immensité céleste. Tu t'allonges sur le sable, il n'y que le remous des vagues qui vient perturber le silence. Une larme coule sur ta peau, échappée. Tu es chez toi, mais ça n'a plus la même saveur. Fade. Tout est fade parce qu'elle n'est plus là pour illuminer les lieux. Tout est fade parce que ce n'est pas hanté par les moments que tu aurais du vivre avec ta femme et ta fille, ici, sur cette berge. On t'a privé de tellement de choses, d'instants fugaces volés à l'éternité, de bonheur increvable, de cette douceur de vivre que tu étais certain d'avoir mérité, après tout. Tu fermes les yeux, la fatigue l'emporte enfin.

Tu souris, ça ne t'était pas arrivé depuis si longtemps, tu serres ta mère contre toi, tu l'entends qui sanglote. Elle pleure, mais de joie, si heureuse de retrouver son fils. Tu passes un bras autour de ses épaules, un regard à ta petite soeur et vous pénétrez dans le cimetière. Tu t'étais écroulé quand on avait mis le corps de Constance en terre, tu avais la nuit devant sa tombe, attendant de te réveiller d'un mauvais rêve. Tu as un pincement au coeur quand tu vois le monde venu s'en retourner. Bud doit bien rire de là-haut, il t'a tant parlé de l'hypocrisie maladive des membres de sa famille, ils attendent de me voir crever pour se disputer mon héritage disait-il de son ton rieur. Une fois la cérémonie terminée, tu t'éloignes, seul, vers d'autres pierres tombales. Constance et Teddy Forsworth, tu déglutis et baisse la tête, essaie d'esquisser un sourire, en vain. « Salut Constance. » murmures-tu. L'inscription 'paix à l'enfant qui n'a jamais vu le jour' te retourne l'estomac. Tu n'arrives même pas à te dire qu'elles sont toutes les deux, il n'y a pas de consolation dans la mort. Tu lui parles, doucement, de tout, de n'importe quoi. La dalle est propre, ses parents ont du passer il y a peu. Ils ne t'en ont jamais voulu, et c'est pire, tu aurais préféré qu'ils te haissent, comme toi tu te détestes. « Tu me manques... » lâches-tu dans un souffle. « Ex... excusez-moi Monsieur Forsworth ? » Tu te retournes et te trouves face à un petit bonhomme en costume qui n'est définitvement pas du coin. « Oui c'est moi. » « Ah très bien, j'espérais vous trouvez aujourd'hui. - il te tend une main que tu saisis - Alfred Perry, l'avocat de Bud Owens. » Tu fronces les sourcils, l'expression de ton visage traduit l'interrogation qui te taraude. Qu'est-ce que ce type te veut ? Il cherche dans son attaché-case et en sort un dossier qu'il ouvre, il réajuste ses lunettes sur son nez puis te lance un sourire étonnamment franc. « Il vous lègue tous ses biens. »

On essaie de te retenir, on attrape tes bras avec force, deux colosses de la police d'Honolulu veulent t'empêcher de courir vers ta petite soeur. Tu cries, tu insultes, tu arrives à te défaire de leur prise et te précipites vers la jeune femme étendue dans le fond de la ruelle. Tu tombes à genoux. Tu te vides soudainement de toutes tes forces. Cette douleur, fulgurante, elle se répand dans tout ton être, comme si tu étais écorché vif. Tu trembles et tes paumes, appuyées contre le bitume détrempé, t'empêchent de t'étendre sur le sol. Tu regardes ses traits défigurés par la peur et les larmes. Tu oses à peine la toucher, tu n'arrives même pas à lui offrir une ultime caresse. Tu ne peux pas perdre quelqu'un d'autre, tu ne peux plus, tu n'as pas la force d'endurer un autre deuil. Tu ne peux pas la perdre, pas elle, tu t'es juré de la protéger. Tu as échoué, lamentablement, tu aurais du être avec elle, tu aurais du être là une heure plus tôt mais tu es resté tard pour faire l'inventaire avant de prendre la route vers la capitale. Tu as misérablement échoué dans le seul rôle qu'il te reste, le plus important, celui que tu portes depuis si longtemps, depuis toujours, et plus jamais.

Tu t'es enfui. Tu as quitté Hawaii. Pas seulement parce que tu ne pouvais plus, cette fois tu n'avais personne pour te redonner envie d'y revenir, d'y rester. Ta mère s'est muré dans son chagrin et tu n'as aucune envie de la consoler, parce que tu ne peux pas, tu ne peux même plus te regarder dans une glace. Tu avais réussi à remonter un peu la pente, grâce à Maia, grâce à son entrain, son sourire, sa joie de vivre... Tu n'as plus rien, plus rien si ce n'est d'essayer de tenir la promesse que tu lui as faites. Alors tu t'es lancé dans les secours, tu sauves des vies d'inconnus à défaut d'avoir pu sauver celles de ceux que tu aimais. Tu as quitté jusqu'au continent américain, parce que tu as assouvi une vengeance qui te dévore.

Tu n'as pas vaincu la culpabilité, as-tu seulement le droit de refaire ta vie ? Pourtant tu ne peux pas te résigner à l'oublier, elle t'obsède, elle te redonne le goût de vivre par sa simple présence. Les - faux - hasards ont payé puisqu'à force de persévérance tu as véritablement attiré son attention. Tout ce qui t'importe c'est de la rendre heureuse, de l'entendre rire, mais tu sens qu'elle peut t'échapper à chaque instant et ça te rend malade. Tous les regards se tournent sur elles, elle attire la gent masculine avec cette aura de désir et de sensualité qui émane d'elle. Tu ne l'aimes pas, c'est autre chose, mais tu ne saurais poser des mots sur cette relation atypique. À chaque instant tu crains l'abandon, tu ne sais pas si tu serais capable de supporter une autre perte, si tu pourrais encaisser de la voir partir, s'effacer de ta vie. Tu ne lui as pas raconté ton histoire, pour expliquer tes cicatrices tu lui as parlé de l'accident, sans jamais lui dire que tu n'étais pas seul ce jour-là. Tu t'es reconstruit un temps auprès d'Elena, puis tu es parti avant d'être laissé.