« Holly ! Viens faire tes corvées ! » Dit ma mère, hurlant parce que je me suis encore endormie. J’avais travaillé sur mes cours toute la nuit, et j’avouais avoir oublié que dormir était essentiel. Je n’étais pas de celles qui rejetaient les corvées, mais j’avais besoin de sommeil. Je me réveillais en hâte, sautait dans la douche, me prenait le rideau sur la tronche, en sortait et arrivait enfin devant ma mère, me jetant en silence sur les corvées qui furent faites en un temps record et avec un grand sourire. Ma mère pouffa de rire. J’étais décidément pas douée et drôlement bizarre, mais je m’en foutais carrément. Je reçu un sms d’une amie, on devait aller se promener, et peut être voir le sexy Niko. Le sourire collé sur le visage je sortais de chez moi et la suivait.. Arrivée devant lui, je rougissais et reprenais un semblant de sang-froid. « Hey… » Oui j’étais drôlement bavarde quand il s’agissait de lui. Qui aurait cru qu’on finirait par sortir ensemble ? Pas moi. Et pourtant.

Et puis un stage fit son apparition. On me proposait d’aller dans un autre pays, une autre culture, un tout autre mode de vie, et on me demandait de prendre autant de photo que possible et d’en faire un genre de petit historique. Mon rêve prenait forme, et depuis que mes parents m’avaient offert cet appareil photo, je ne rêvais que d’une chose, lui faire pleinement honneur. J’acceptais sans broncher. Mes parents pleurèrent, ils n’essayèrent pas de m’en dissuader cela dit. Et je débarquais à Rio, ville radicalement différente de mon coin à moi. Je commençais à m’installer, je prenais un appartement et organisais mes séances photos. Pour gagner un peu plus, je me mis à faire des séances privées pour des gens. C’est là que je le rencontrais, lui. Il voulait faire des photos pour sa fiancée. Je dus me retenir de le reluquer tant il était à mon gout..

« Moi c’est Holly. » Il se nommait Aaron. Et il était canon. Et moi j’étais stupide. Trop. On avait peu en commun, il était différent, froid, distant, mais avec une pointe de chaleur. Le genre de mec dont on ne sait rien mais qu’on aimerait connaitre. Les séances s’étalèrent sur des mois. Et un soir, ce fut une séance bien différente. Quand il m’annonça qu’elle venait à Rio, je compris. J’étais tombée dans le panneau, comme toutes ces midinettes qui s’imaginaient des romans d’amours à l’eau de rose. « Tu es en train de me dire que ta FIANCEE revient ? Alors pourquoi tu as osé coucher avec moi ? Sors de chez moi. » Je ne l’ai revu que bien plus tard. Mais ça n’avait plu d’importance. Seulement quand je compris qu’en partant, il ne m’avait laissée non sans un souvenir marquant, je fus vraiment au plus bas. Un enfant. Il avait fallu que je tombe enceinte du premier venu. Trop active et à fond dans mon boulot, je n’avais su la triste vérité qu’au moment où avorter était hors de question. Pourtant, je doutais fortement que j’aurais pu en avoir l’idée. Ma vie allait changer et pas qu’un peu.

« Holly, tu as une idée de prénom » Je regarde ma meilleure amie, ma petite puce auquel je tiens tant. Pus folle que moi, plus délurée, mais si fragile. Nous étions très liées, nous étions comme les deux doigts d’une main. « Je sais pas.. » Dis je simplement. Et il était vrai que perdue, je n’envisageais même pas de vie avec ce bébé. Comme dans un rêve, je ne réalisais pas ce qui arrivait, et à quel point ma vie changerait. Jusqu’à ce que ma best l’aperçoive, lui, et que je comprenne, que tout se compliquerait à présent. J’étais plutôt ronde et je ne pourrais cacher la date à laquelle j’avais été diagnostiquée, qui remontait à cette fameuse séance. Il ignorai tout, il ne pensait sans doute plus à moi. Et pourtant, il allait sans doute tomber des nues après qu’il soit mis au courant, si je le faisais.. Il serait bien tonné de voir que loin de l’avoir oublié, je ne risquais pas de le faire un jour et par sa faute. Je le haïssais sans doute autant que je le l’aimais. Aimer. Une chose étrange. Je ne l’avais vu que quelques mois, et il avait suffi pour que mon cœur de débile s’amourache d’un type fiancé. Fiancé. Autant dire aucun avenir. Et pourtant, j’avais foncé tête baissée sans me retourner. Et me voilà, enceinte d’un homme qui au final, ne m’aime pas, et ne m’aimera jamais.. Pathétique non ? A peine…