Georgia & Leo « You're all by yourself but you're not alone »

Un jour ça la tuerait... Oui un jour ça la tuerait de s'inquiéter pour les gens qui lui importaient, c'était plus fort qu'elle, comme inscrit dans son code génétique... Enfin cela n'empêchait nullement ses piques acérées de trouver leurs chemins, même auprès des personnes qu'elle affectionnait le plus. Jo' finit de nouer les lacets de ses bottines, se relevant et s'étirant légèrement, cette nuit l'avait passablement achevée. Avoir deux emplois lui apportaient la satisfaction de pas s'ennuyer et d'avoir un superbe appartement, mais ça lui apportait des nuits courtes et des courbatures longues durées ! On ne pouvait tout avoir, il fallait souffrir pour obtenir ce que l'on voulait... Elle fourra les quelques affaires restantes lui appartenant, éparpillées dans le vestiaire dans son sac et de prendre le chemin de la sortie. « Alors il s'est passé quoi ? » Interrogea-t'elle l'un des vigiles qui était venu lui adresser un petit mot il y avait de cela quelques dizaines de minute. « Bah c'est un de tes potes, l'autre chevelu dépressif ! C'est à peine s'il hurlait pas pour te voir je suis simplement venu lui dire de baisser d'un ton, je me suis fait insulter ! Mais bon comme c’était un de tes amis je l'ai juste foutu dehors... Une véritable épave... » Georgia esquissa un sourire « T'aurais du le cogner enfaîte, ça lui aurait peut-être remis quelques idées en place ! ». L'agent eut un léger rire, suivit de celui de Jo qui le salua et pris congé de la boite de nuit. Chevelu dépressif il n'y en avait pas des cents et des mille dans son entourage... Enfin elle le croyait presque mort ! Bah quoi ? Ça faisait bien un bon mois, voire même plus, qu'elle ne l'avait pas vu, ou eu des nouvelles.

Oui au départ elle hurlait au scandale quant il partait comme ça sans dire où ou pourquoi, sans donner signe de vie... Et puis elle en avait pris l’habitude elle s'y était accommodée, cela faisait du « package » Leo ! Elle attendait juste qu'il revienne, d'ailleurs elle se disait bien qu'il pourrait mourir qu'elle n'en saurait rien ! Alors non elle n'allait pas s'arrêter de vivre pour cela non plus, sinon elle n'aurait pas fini de se faire un sang d'encre ! Et puis c’était un peu comme essayer de se battre contre le vent, on finissait toujours pas s'épuiser sans le moindre résultat. Un coup de clef dans sa portière de voiture pour refermer celle-ci, avant de grimper les escaliers de l'endroit sordide dans lequel Leo vivait. Elle se demandait vraiment comment il pouvait vivre décemment ici, ce n'était pas un appartement, c'était une poubelle aménagée ! Elle voulu frapper à la porte de chez lui, mais celle-ci était déjà entre-ouverte, elle la poussa légèrement, glissant sa tête « Leo ? » elle distingua une ombre au fond de la salle. Jo entra et referma derrière elle, mécaniquement sa main trouva le chemin de l'interrupteur, et elle trébucha deux ou trois fois, et illumina la pièce. Sur le coup elle ne savait pas si elle devait en rire ou en pleurer du spectacle devant ses yeux. C'était tout bonnement dégueulasse ! Du bordel partout, elle s'étonnait de ne pas voir quelques rats courir par-ci par-là... Non même pour eux c'était trop ! « Mais c'est dégueulasse ! Pire qu'une porcherie quoi! » Elle attrapa une boite de pizza du bout des doigts, avant de la mettre sur une espèce de tas. Son regard se posa sur Leo, avachi, une bouteille à la main.

Elle le va les yeux au ciel et s'accroupit à côté de lui, lui prenant sa bouteille des mains. « Je pense que ça suffit amplement pour ce soir ! T'es vraiment dans un état pitoyable Leo... Ça va plus, faut te prendre en main ! ».

Georgia & Leo « You're all by yourself but you're not alone »

Non elle n'était pas le genre bonne samaritaine à tendre la main à tout le monde, non pas du tout même. Elle serait plutôt le personne à détruire un château de sable construit par un gamin ! Oui elle avait un versant méchant, mais ça lui allait si bien au teint ! Enfin cela dépendait des personnes, et malheureusement pour elle, elle avait une dette envers Leo, une dette gravée au fer rouge... Et doublement malheureusement pour elle, elle était une fille de parole et qui avait des valeurs ! Oui malheureusement, parce que bon, avoir un ami comme Leo... C'était loin d'être facile tous les jours ! « Oh doucement crie pas j’ai mal à la tête. » L'expression qui était à ce moment présent sur le visage de Jo était celle disant : non vraiment ? T'es sérieux ? Elle aurait du claquer la porte en arrivant ou non mieux faire du tambour avec les casseroles ! Oui ça ça pourrait être vraiment très drôle. Et voilà le fameux monologue du mec bourré seul contre tous et que personne ne peut comprendre... « Je suis un paumé qui a perdu sa sœur, sa mère » Oui et elle ,elle avait perdu ses DEUX parents, et pourtant il fallait voir où elle était maintenant ! Elle n'en faisait pas une compétition, loin de là, mais qu'il ne lui ramène pas ça sur le tapis, elle savait ce qu'était la douleur, la peine, le déchirement que l'on ressent, la solitude aussi... « Imagine si tu avais été présente lors de la mort de tes parents, si tout s’était déroulé devant tes propres yeux. N’aurais tu pas envie de t’arracher les yeux, de t’immoler l’esprit, juste pour ne plus jamais penser à un tel spectacle ? Moi si. » Georgia se pinça l'arrête du nez, non elle n'allait pas entrer dans ce débat là...

Ou pas, elle n'avait jamais réussi à garder quelque chose pour elle, pourtant là c’était une situation particulière, après tout à quoi cela servait de parler à quelqu'un de ivre ? Ça ne servait à rien à part envenimer les choses... Totalement dans ses cordes, presque une signature... « Non moi j'aurais demandé vengeance, je ne me serais pas laissée bouffer par je ne sais quelle culpabilité ! Me laisser aller au point de ne plus ressembler à rien, de n'être qu'une ombre errante salissant mon nom de famille ! Cela m'aurait apporté force, conviction et courage, mais ces mots ne doivent rien t'évoquer ! » Oui elle le pensait vraiment, mais chaque situation était différente, on ne pouvait généraliser, mais à sa place c'est ce qu'elle aurait fait... Il lui reprochait de ne jamais lui avoir demandé... Ouais peut-être parce qu'il disparaissait toujours, et elle n'était pas du genre à bassiner quelqu'un pour savoir le pourquoi et le comment, comme elle le disait chacun sa merde ! Chacun avait sa croix à porter, et un passé que l'on voulait plus ou moins dire, oui elle parlait pour elle. Son passé était son passé il lui appartenait et n'en parlait jamais et avait toujours de quoi remballer les trop curieux. Jo suivit la magnifique chute de Leo, un soupir s'échappa de ses lèvres « Casse toi Jo. » Et maintenant on avait la phase de refus et d'exclusion des autres, ça ne l'étonnait nullement ! « Qu’est ce que tu fais là Jo.. Pourquoi tu tente de sauver une cause perdue ? Moi-même j’ai abandonné ya longtemps. » C’était une réelle catastrophe, les morceaux de verre, le sang, ça allait juste finir en infection cette connerie !

« J'en sais rien Leo, j'ai été bien élevée, j'ai des valeurs... Tu m'aurais pas sauver les fesses tout aurait été différent, c'est tellement con la vie ! » Georgia enleva sa veste pour enlever son haut avant de saisir la main de Leo, la passant sous l'eau avant de chopper la bouteille d'alcool et d'en déverser sur la blessure du jeune homme. « Ouais ça pique, ouais c'est du gâchis et ouais t'avais qu'à pas te casser la gueule parce que t'as bu comme un trou ! Ah oui et parce que t'es même pas foutu d'avoir du désinfectant... Je suis étonnée que t'es pas encore choppé le tétanos d'ailleurs. » En parlant elle avait enroulé son tee-shirt sur la main de Leo en guise de compresse. Ah bah méthode D ! Elle se débrouillait avec les moyens du bord. « Si tu as si peu d'estime pour la vie je vais te chercher une corde et un tabouret ça ira plus vite... »

Georgia & Leo « You're all by yourself but you're not alone »

Parfois elle se disait qu’elle avait dû payer sa dette depuis longtemps, vu le nombre de fois où elle jouait les infirmières improvisées ou qu’elle lui évitait de se friter avec les clients de la boite ou pire les agents de la sécurité ! Mais non, elle avait une dette à vie, c’était ainsi dans la famille Hobbs ! Peut-être que si un jour elle lui sauvait littéralement la vie cela changerait dans son esprit mais pour l’instant elle ne s’était jamais trouvée au bon endroit au bon moment… Non elle arrivait plutôt après la bataille ou le récupérait après la bataille ! Certaines fois elle se demandait s’il le faisait exprès, s’il était suicidaire ou juste complètement masochiste ! Enfaite il était peut-être simplement les trois et ça se résumait en seul mot… Il était tout simplement con ! Elle l’adorait, vraiment mais parfois elle aurait pris sa tête et l’aurait fracassé violement sur le bord du lavabo juste pour lui faire sauter toutes les dents et essayer de voir si cela connectait quelque chose dans son cerveau… Si jamais il en restait quelque chose d’ailleurs… [/b]« Courage ? Conviction. C’est dans le dico ça ? Connais pas. Jo, cesse de perdre ton temps. »[/b] Là par exemple c’était un excellent exemple des moments où elle l’aurait éventré elle-même et où elle aurait fini par jouer avec ses tripes juste pour le fun ! Comment pouvait-on ainsi abandonner la vie sans vouloir en voir les bons côtés, sans s’en donner la peine ? Elle ne comprenait vraiment pas !

Sa vie n’avait pas été rose et pourtant jamais elle n’avait renoncé elle s’était servie des épreuves du passé pour se forger son caractère, devenir plus forte et avancer. « Je connais des façons bien plus intéressantes de passer son temps. » Jo arqua un sourcil, ça par contre elle n’aimait pas du tout ce genre de remarque, surtout venant d’un mec complétement déchiré ! C’était le genre de fin ouverte où vous vous pouviez entre apercevoir les délires d’un esprit tordu et embrumé avec des idées abracadabrantesques ! « Ouais, rappelle-moi de laisser les gens dans la merde stp. Après ils viennent vous casser les couilles ad vitam eternam. » Là il y avait un magnifique refrain dans la tête de Jo qui passait et qui disait « Il est bourré, il est bourré, il est putain de bourré, je vais lui fracturer la gueule, il est bourré ». Il ne fallait pas qu’elle entre dans son jeu, il fallait qu’elle passe au-dessus, il en cherchait qu’à la faire sortir de ses gonds… Et il allait y arriver s’il continuait… Mais non il ne fallait pas, il était ivre et blessé… La jeune femme serra les dents et rassemble tout ce qu’elle put de volonté pour lui adresser un magnifique sourire. « La chance n’est vraiment pas avec toi ! » Ce contenter de sourire et de s’imaginer lui frappant dessus, mais surtout ne pas passer à l’acte… Elle devait avouer que le coup de l’alcool à vif sur la plaie lui fit un plaisir monstre, oui c’était sadique peut-être… Mais c’était à mille lieux des tourments qu’elle voulait lui infliger après ses si douces paroles… Elle soupira en voyant son tee-shirt qu’elle sacrifiait tout de même, se retrouver par terre sans la moindre délicatesse !

Ça lui apprendrait à jouer les bonnes sœurs ! Elle se baissa pour le ramasser, se contentant de le mettre pêle-mêle dans son sac à main, elle chercha des yeux sa veste, se disant que cela pourrait être une bonne idée de se la mettre sur le dos après tout, mais Leo était revenu et venait de se coller à elle. « Tu sais très bien qu’on est bon qu’à un truc, et c’est pas parler Jo. » Oui elle fut prise par surprise pour le coup et il lui fallut un léger temps d’adaptation pour reprendre ses esprits. Elle le repoussa sans ménagement. « Mais bien sûr prend moi pour une pétasse qui ouvre les cuisses comme ça ! Désolée mais je ne couche pas avec n’importe quoi et encore moi avec une épave comme tu es, je vaux beaucoup mieux que ça ! Et puis arrête tes conneries on est potes et t’es bourré ! » Elle se demandait même pourquoi elle continuait de s’égosiller. « Pourquoi est-ce que je me fatigue demain tu auras tout oublier de tes conneries… Comme toujours… » Oui elle était à deux doigts de le laisser dans son vieux taudis pourri… Mais elle avait une notion de l’amitié et pour elle tout ce manège n’était que le reflet de l’alcool « Prend tes affaires on va chez moi et ne t’avises même pas de discuter ou je te jure que je t’assomme et je te traine jusque là-bas ! ». Non ce n’était pas comme si elle le connaissait… « Et puis tu sais quoi j’ai un bar remplit ! Comme ça si tu veux continuer à te mettre une bonne murge tu pourras avec de l’alcool qui vaut le détour ! » Ah bah il fallait ce qu’il faut pour appâter… Comme si elle allait la jouer à la loyale…